L’étang aux Nymphéas ou les Nymphéas, comprend une série d’environ 300 toiles et se révèle être l’œuvre la plus monumentale de Claude Monet. L’artiste a consacré les trente dernières années de sa vie à réaliser la série de tableaux en s’intéressant sur les changements de la lumière et du climat. Cela a marqué l’avènement de l’abstraction que les peintres de l’école de New York vont développer après la Deuxième Guerre Mondiale. Focus sur cette œuvre emblématique qui a fasciné plus d’un.
L’histoire des Nymphéas
Le cycle des Nymphéas a commencé à Giverny où l’artiste s’est acquit une propriété avec un jardin floral. En 1893, il conçut un étang peuplé de plantes aquatiques, en déviant la rivière du Ru. Il a fait construire un pont, inspiré de l’art japonais qu’il affectionne particulièrement. Tous ces beaux paysages d’eau, de reflets et de fleurs vont constituer le motif de son œuvre durant les dernières années de sa vie. A partir de 1904, il s’est consacré exclusivement à ce thème. Ainsi, il peint sur de nombreux tableaux ses différentes sensations au fil des quatre saisons. Il a réalisé à peu près 300 toiles, dont plus d’une quarantaine des grands formats, sans compter celles qu’il a détruites.
Le projet des grandes décorations
En 1914, en pleine guerre alors qu’il a perdu son fils, il revient à son désir de créer une grande décoration. Ainsi, il construit un grand atelier haut de 15 mètres bénéficiant d’une lumière zénithale. A l’issu de la première guerre mondiale, Monet offre à l’Etat ces décorations en signe de paix. Le musée de l’Orangerie a été choisi pour accueillir huit compositions des grands Nymphéas. Ainsi le lieu a été aménagé selon sa volonté et où il a travaillé en étroite collaboration avec l’architecte Camille Lefèvre. L’ensemble est représenté dans une surface de 200m², une des grandes réalisations de la peinture du XXème siècle. La forme de la salle rappelle le signe mathématique de l’infini avec une disposition aussi particulière. Les compositions décrivent une évolution de chaque heure de la journée, du lever jusqu’au coucher du soleil. Et selon ses propos, ce grand projet donne « l’illusion d'un tout sans fin, d'une onde sans horizon et sans rivage ».
Source d’inspiration pour les générations suivantes
Les Nymphéas procurent cette sensation d’un continuum sans fin où le décor déborde de son cadre. Ainsi, nombreux artistes des générations suivantes puisent leur inspiration dans cette œuvre de Monet. A l’instar des adeptes de l’expressionnisme abstrait, dont Jackson Pollock avec sa fameuse peinture qui goutte en s’écoulant (dripping), Roy Lichtenstein, Gerhard Richter et bien d’autres encore, trouvent dans les Nymphéas une source d’inspiration pour la réalisation de leur œuvre respective.